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D'après les statistiques, la Belgique est depuis de nombreuses années un pays doté d'une population robotique élevée. Ceci est dû au fait que notre pays a compté plusieurs usines d'assemblage automobile. Maintenant, la nouvelle génération de robots fait son apparition et ces aides mécaniques deviendront de véritables collègues pour les PME locales.

Dans les statistiques liées aux « robots » belges, on reprend les unités livrées depuis 1960, pour lesquelles l'espérance de vie « professionnelle » octroyée est comprise entre 12 et 15 ans. Ceci n'a rien à voir avec l'emploi de robots dans les PME, qui est très limité actuellement, même si ces PME constituent, selon toute étude économique récente, le futur marché de la croissance robotique.

Le robot industriel, tel que nous le connaissons, n'est toutefois pas adéquat. La nouvelle génération de robots « utilisables intuitivement » est sur le point d'arriver. Nous nous sommes entretenus sur cette vision futuriste avec le Prof. Dr. Ir. Bram Vanderborght, Robotics & Multibody Mechanics Research Group de la Vrije Universiteit Brussel.

Pourquoi les PME sont-elles un marché de croissance important pour l'avenir ?

Bram Vanderborght : « Selon un rapport Eurostat du 25/04/2009, les PME et les micro-entreprises constituent 99,8 % des 20,2 millions d'entreprises non financières de l'UE. Elles représentent également 67 % de tous les emplois non financiers et 58 % de la valeur ajoutée totale. Et leur occupation s'accroît de 5 % pour la période 2004 à 2006, alors que le personnel des grandes entreprises a diminué de 3 % pour la même période. Les micro-entreprises (18,5 millions) emploient moins de 10 personnes, mais ne sont pas négligeables pour autant car, grâce à la mise en place de technologies et d'automatisations, elles engendrent souvent une grande production. »

« Même dans les petites entreprises, tout dépend de la productivité de la force de travail. Elle serait, selon Eurostat, 50 % plus élevée dans les grandes entreprises que dans les PME. Elle doit donc augmenter dans les PME. Mais étant donné que la flexibilité et la spécialité sont les principaux atouts des PME, il faut tenir compte de la difficulté engendrée par une automatisation poussée. Des programmes, tels que « Make different » de Sirris et Agoria essaient de faire prendre conscience aux PME que l'intégration de l'automatisation, entre autres via la robotique, est essentielle pour leurs ateliers. »

Qu'est-ce qui retient les PME d'installer des robots ?

« Dans les lignes de production de masse, telles que l'assemblage automobile, les robots donnent la possibilité de réaliser des versions adaptées aux désirs des clients. Pour la production de petites quantités et de pièces « uniques » (la niche des PME), le robot est toujours considéré comme n'étant pas assez flexible et trop cher. Sauf pour des niches spécifiques, telles que la soudure et la mise en palette. Les solutions robotiques configurables de RoboJob pour le chargement des tours CNC ont entraîné l'arrivée de centaines de robots dans les PME dédiées à la métallurgie. »

« Cela reste toutefois des exceptions. Même si le robot, entendez un bras mécanique avec entraînements et contrôle, est devenu abordable financièrement. Mais chaque application robotique demande l'écriture de logiciels complexes. Chaque modification de la pièce, même pour des détails, demande un temps de programmation considérable. Une programmation pour laquelle les PME ne disposent pas de personnel interne. Et puis, il y a les lignes « rigides » pour lesquelles l'emplacement de la pièce doit être exactement le même à chaque fois, où la compression de chaque pièce est du travail sur mesure et où une cage de sécurité doit être placée autour du robot... Certaines évolutions, telles que les programmations hors ligne, répondent aux demandes d'un nombre moindre d'arrêts de production dans le cas de pièces uniques. Mais pour les PME, le seuil reste élevé : l'automatisation robotique demande une spécialité et des investissements qu'elles n'osent pas entreprendre actuellement. »

N'est-il pas utopique de penser que la robotisation dans les PME sera rapidement présente, ou le payera-t-on par des pertes d'emploi ?

« Au contraire. Les PME ressentent la pression sur les coûts. Elles savent qu'une occupation inférieure n'est quasiment plus possible. Leur structure n'est souvent pas en mesure de produire ailleurs. Et les collaborateurs techniques coûtent cher et sont difficiles à trouver. Elles doivent prendre la direction de la robotisation. »

« Toutefois, les PME n'appliqueront la robotisation qu'au moment où les robots seront à même d'apprendre des tâches intuitives et où ils démontreront un comportement intelligent en temps réel. En d'autres mots, dès le moment où ils pourront travailler en toute sécurité avec l'homme et « s'adapter » en toute flexibilité à ce collègue humain. Ainsi, en rendant le poste de travail plus ergonomique, ils pourront réaliser une augmentation drastique de l'efficacité de chaque collaborateur de production. Les « smart collaborative robots » donneront un boost au marché robotique. On parle d'un marché d'un milliard de dollars pour 2020. »

« L'industrie du robot répond à ce marché « potentiel ». Elle a commencé une transition complète, via d'énormes efforts de recherche. Le push dans l'UE vient de projets SPARC. Là où les anciens programmes de l'UE visaient « l'excellence scientifique », Horizon 2020 a déplacé l'accent sur le développement de solutions vers les enjeux européens industriels et sociaux. Il existe une croyance bien ancrée en l'impact robotique futur et le potentiel inexploité de collaboration entre l'homme et le robot où les points forts de chacun sont combinés. »

« Et puis, il y a la Chine, qui a fait se décider tous les constructeurs de robots, même ceux de l'Est. La course à la robotisation y a commencé, car la force de travail y devient chère. La population vieillit et exige plus d'ergonomie. Ils constituent le marché de l'avenir, pour les co-travailleurs actuels, mais également pour les co-travailleurs automatiques, qui permettrait une « transition intelligente » de la production manuelle vers la production automatisée. »

Quel sera le robot intelligent du futur ?

« La priorité en matière de nouvelles exigences robotiques est la suivante : une automatisation abordable, capable de gérer des emplois non structurés. L'habileté et le « sensoring intelligent », peuvent continuer à être des vertus humaines, mais le robot doit reprendre les tâches non ergonomiques et répétitives. Nous parlons de postes de travail homme-robot hybrides et sûrs. Mais également de postes de travail « abordables », sans protections, moyens et logiciels de sécurité onéreux. Abordable, signifie que le coût de programmation par pièce doit être presque égal à zéro. Et une installation doit être « mobile » : elle ne doit pas se déplacer, mais être facile à déplacer, à installer et à démarrer.

« Aujourd'hui, le robot industriel est un « bras mécanique librement programmable » dont « l'intelligence » sert à atteindre correctement les positions (surtout répétitives) souhaitées. » La nouvelle génération (une offre timide des grands fabricants de robots) doit contenir beaucoup plus « d'intelligence » (à savoir de l'intelligence de base). Le contrôleur de robot devra être très intelligent et un marché s'ouvrira pour des applications de contrôle des robots afin d'aider les entreprises et les PME à réaliser « leur » ligne de production « robot-humain » hybride spécifique. »

De tels robots ne sont-ils pas irréalistes et hors de prix ?

« Nous n'en sommes peut-être pas conscients, mais nous vivons dans un monde où une quantité gigantesque de logiciels sont créés. Les caractéristiques et le prix d'un appareil ne sont pas déterminés par sa construction mécanique, mais en fonction du logiciel intelligent embarqué. »

« Les logiciels sont une activité en plein essor pour les jeunes. C'est pourquoi l'ICT et l'apprentissage de la programmation doivent devenir des objectifs pédagogiques dominants dans les formations de jeunes. Nous devons créer une mode de clubs de loisir ICT branchés, développer des initiatives, telles que Coderdojo, RoboCup Junior, FabLabs, etc. Les personnes intelligentes doivent, comme c'est le cas actuellement avec la musique et l'école de danse, avoir le sentiment que leurs enfants ne peuvent pas ne pas y participer. Nous devons nous diriger vers des compétitions ICT/robot ayant le même impact médiatique que les championnats de foot. Si nous ne le faisons pas, nous perdrons complètement le marché industriel au profit des « pays forts en ICT », tels que la Chine, l'Extrême-Orient, l'Europe de l'Est, etc.  »

« Nous sommes en droit de supposer que le robot industriel connaîtra la même évolution que celle de l'ordinateur. Les ordinateurs des années 60-70 disposaient de peu de capacité de calcul et l'intégralité du programme était confinée sur des cartes perforées, d'où résultait un listing. La programmation demandait énormément de temps aux spécialistes. L'ordinateur doté d'un programme de base (traitement de texte, logiciels de calcul, CAD, etc.) a augmenté l'efficacité des tâches administratives sans que les utilisateurs ne doivent s’y connaître en programmation. Certaines applications demandaient une connaissance de base ou devaient encore être configurées. Aujourd'hui, l'Internet ou l'iPhone nous offrent des applications qui nous indiquent le chemin des transactions bancaires, qui nous emmènent dans un monde virtuel, etc. Nous pouvons les utiliser de manière intuitive, sans aucune connaissance en matière de programmation, sans même consulter un manuel. Un mot d'explication et nous voilà partis. »

« Pour en arriver là, il a fallu des années de développement ICT, des appareils intelligents énormes et des années de travail de programmation. Mais les quantités vendues font de ce travail de titan un élément presque négligeable par rapport au prix de tels appareils. De plus, nous avons connu un essor d'activité et une série d'applications sont encore développées. Chaque jour, des milliers d'applications sont mises sur le marché. Aujourd'hui nous sommes témoin de la « naissance » du nouveau robot coopératif industriel.

Existe-t-il un rôle pour la Belgique et ses PME dans cette nouvelle course industrielle ?

« Je pense que la robotisation est la seule possibilité pour contrer les défis de la société, tels que le vieillissement de la population, le maintien d'une industrie de création en Belgique, l'augmentation de la production, etc. La technologie robotique est la seule manière pour les PME belges de devenir des « Factories of the Future ». »

« Mais les PME belges doivent également voir les robots et leurs accessoires (capteurs, domaines d'application spécifiques via spécialités d'intégration ou applications) comme des « Products of the Future ». Nous avons déjà des fournisseurs de technologie, tels que Softkinetic et Melexis pour les capteurs, ou des intégrateurs de robot, tels que Robosoft pour le chargement des machines CNC dans les PME. Et espérons que des PME rejoindront notre travail d'étude concernant les exosquelettes et autres travaux d'étude qui aujourd'hui repoussent les limites. McKinsey estime le marché des robots en 2025 à une valeur comprise entre 1,7 et 4,5 trillions de dollars. C'est trop pour ne pas en faire partie, que ce soit au niveau des matériels ou des logiciels. »

« Mais nous ne sommes qu'au début de cette évolution : les premiers nouveaux « robots collègues » sont lancés par les fabricants de robots. Il est encore difficile de dire quelles seront les applications exactes de demain. C'est pourquoi de nombreux risques sont encore liés aux implémentations, et ceci doit être résolu par des études dirigées sur les applications. »

« Pour cette raison également, la triple hélice entre l'industrie, les autorités et les universités est essentielle. C'est ce que nous entreprenons dans notre projet IWT/Innoviris Claxon (une application auprès d'Audi Bruxelles) : développer des outils pour une collaboration entre l'homme et le robot. De tels projets, qui sont également abordables pour les PME, ouvrent la porte d'une production intelligente. Et celui qui sera le premier à avoir l'expertise, aura toutes ses chances sur le marché des applications robotiques, des nouveaux capteurs, etc. Les PME doivent donc également se soucier de cette évolution et libérer de l'argent pour l'expérimentation et le développement des logiciels. » (AC)

www.vub.ac.be

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ZORA, MARIO, PEPPER ET LES AUTRES …

Le grand public apprend à les connaître petit à petit par le biais des médias : Zora, Maria, Yumi, Pepper... Ce ne sont que quelques noms de robots susceptibles de nous faciliter la vie. Les « humanoïdes » s'établissent même dans l'industrie. En 2014, 179 000 robots industriels ont été vendus à travers le monde.

Masayoshi Son – le deuxième japonais le plus riche – du holding technologique Softbank a récemment présenté Pepper, un robot dédié au travail administratif. « Pepper est le premier robot capable d’interpréter les émotions humaines. Il peut reprendre des tâches simples du personnel administratif ou la partie accueil des réceptionnistes », déclare Son à la presse.

Les clients de l’hôtel Marriott à Gand sont désormais accueillis par le robot humanoïde Mario. C’est le petit frère de Zora, le robot de soins qui est déjà mis en place dans des centres de soins résidentiels et des hôpitaux. Le robot d’hôtel Mario parle 19 langues et travaille à la réception. Mario et Zora sont des produits du fabricant de robots QBMT d'Ostende. Cette entreprise est également membre de la « Belgische Federatie voor Robotica », créée cette année. La porte-parole de cette asbl est l’ancienne figure de VTM et ex présentatrice du journal, Lynn Wesenbeek.

À Eindhoven, aux Pays-Bas, la start-up Smart Robotics fournit des robots comme intérimaires. « Nous développons des logiciels et interfaces indépendants du robot, grâce à quoi les robots peuvent être mis en place intelligemment dans la production et la logistique », selon le co-fondateur Mark Menting. Smart Robotics achète ou propose en leasing les robots auprès des fabricants de robots, y ajoute le logiciel développé et loue ensuite les robots aux clients. 

Les hommes et les chevaux de labour

« En 1900, les États-Unis comptaient 21 millions de chevaux. En 1960, il n’en restait plus que 3 millions car, suite à l'invention du moteur à combustion, ils étaient devenus inutiles. Les hommes ne suivent pas encore la direction des chevaux de labour, mais ils doivent s'y préparer », prédisent Erik Brynjolfsson et Andrew McAfee dans leur best-seller : « The Second Machine Age » (Le Deuxième Âge de la machine).

Il semble que dans les usines, l’homme et la machine seront amenés à collaborer en tant que collègues. Le robot Yumi du groupe industriel suisse ABB – un des fondateurs de la robotique industrielle mondiale – a été la vedette du Hannover Messe cette année. De nombreux grands acteurs investissent dans ce marché d’avenir : de Güdel et Stäubli en Suisse à Kawasaki, Mitsubishi FANUC et Epson au Japon, en passant par Comau en Italie et KUKA en Allemagne.

Le spécialiste en matière plastique igus, de Cologne, veut permettre aux clients de construire des robots à quatre axes – un bras articulé en matière plastique et aluminium alimenté directement – grâce à la boîte de construction robolink D pour à peine 1 500 euros. Vansichen Lineairtechniek de Hasselt mise pleinement sur la construction d’axes de transfert pour robots pour un mouvement parfait des robots entre différentes stations de travail.

Le premier robot « intuitif »

La division belge de KUKA à Houthalen est entretemps devenue le plus grand centre robotique du Benelux. Ici, on est particulièrement fier du LBR iiwa, qui annonce une nouvelle ère dans la robotique industrielle. LBR signifie « LeichtBauRoboter » et iiwa signifie « intelligent industrial work assistant ».

Le LBR est le premier robot motorisé produit en série pouvant être mis en place dans des applications « Human Robot Collaborative » (HRC). Ce robot flexible est capable d’assembler « de manière intuitive ». Grâce à ses nombreux capteurs, le robot sera en mesure de détecter son environnement et d'y réagir. Le LBR est donc parfait pour assembler des matériaux fragiles et sensibles, sans les endommager.

 

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